Dans nos environnements quotidiens, qu’ils soient urbains ou naturels, les formes géométriques sont partout. Il suffit d’ouvrir l’œil. Quand j’étais institutrice, je demandais régulièrement à mes élèves d’y trouver des éléments verticaux, horizontaux… Mais ça, c’était avant. La roue a tourné et c’est désormais moi qui appréhende le décor ambiant avec ce regard. Et quel décor que celui des Planches du non moins célèbre Festival du film américain ! Symbole incontournable de la cité côtière normande, elles s’inscrivent dans un style architectural à la fois moderne et antique. Avec ses lignes franches et ses inspirations Art Déco, ce Sunset Boulevard français a en tout point ravi mes pupilles.
Armée de mon objectif autant que de patience, j’ai attendu parfois longuement. Que l’ombre se fige à l’endroit voulu (photo n°6), ou que les personnages se positionnent au bon emplacement (photo n°3). Sans compter que j’ai créé cette série de photos géométriques sur deux ans ! De retour de mon premier périple, je réalise en effet que j’ai matière à créer un album plutôt graphique. Le visionnage des photographies n°1 et n°7 me confortent dans cette idée, mais il me faudra en prendre d’autres. Car à ce moment-là, je ne dispose que de clichés avec formes rondes et diagonales pris côté mer. La deuxième année, c’est tout naturellement que les formes verticales et courbes se sont imposées, cette fois-ci côté ville.
De forme ronde, verticale, diagonale, courbe. Mon album de Deauville est constitué de 4 mini-séries de 3 photos géométriques en noir et blanc fortement contrastées. Post-traiter en noir et blanc était presque une évidence. Au-delà de l’esthétique, ce choix permet en effet de neutraliser les distractions suggérées par les couleurs. Tout devient équilibré, harmonisé, géométriquement organisé. Ainsi dépourvue de couleur, la photo fait la part belle aux lignes, aux ombres et lumières, aux lignes de fuite. Vous savez, ces lignes imaginaires qui, entre dynamisme et perspective, convergent toutes vers le même point. En s’appuyant sur les lignes bien réelles de l’image, elles forcent le regard vers ce point de convergence. Et c’est naturellement que le spectateur se focalise sur le sujet !